#EtSi … les plus grands pollueurs assumaient une plus grande responsabilité au profit de tou·te·s

#EnTempsDeCorona… nous mettons la solidarité en pratique

#EtSi… les plus grands pollueurs assumaient une plus grande responsabilité au profit de tou·te·s

En temps de corona, nous mettons la solidarité en pratique en prenant soin de nos proches, en protégeant les plus vulnérables, en nous préoccupant du bien du plus grand nombre, en soignant des malades du Grand-Est, en accueillant des réfugié*es mineur*es du camp de Lesbos au Luxembourg…

Et si nous pensions aussi en dehors des sentiers battus quand il s’agit de protéger le climat et de vivre la solidarité mondiale?

Et si nous mettions en oeuvre un pacte vert socialement équitable et adéquat, qui n’est plus euro-centriste?

Et si nous repensions le modèle de prospérité pour qu’il ne soit plus basé sur des chaînes d’approvisionnement mondiales qui concentrent la production dans les lieux où le respect des normes sociales et écologiques se fait à moindre coût?

Et si le progrès humain était possible sans détruire, comme dans le passé, des habitats et la biodiversité qui favorisent de surcroît les pandémies?

Et si le gouvernement introduisait un principe strict de pollueur-payeur?

Et si le gouvernement poursuivait la protection du climat tout en renforçant une composante d’équité et de sobriété?

Et si le gouvernement instaurait un contrôle climatique (Klimacheck) juridiquement contraignant moyennant de nouvelles lois ainsi que des instruments clairs de taxation des activités économiques non respectueuses du climat et de l’équité sociale, tout en développant des économies circulaires résilientes, locales, tournées résolument vers l’avenir?

Et si nous nous préoccupions pas que de nous, mais également des plus vulnérables, ici et ailleurs?

#Et Si … nous utilisions cet argent pour rendre l’économie socialement juste et respectueuse des générations futures et de la planète


#En Temps De Corona … des plans de sauvetages financiers inconditionnels sont à nouveau sur la table

#Et Si … nous utilisions cet argent pour rendre l’économie socialement juste et respectueuse des générations futures et de la planète

 

En temps de Corona, nous nous rendons compte que l’humanité est loin de pouvoir contrôler son environnement naturel et que sur une planète finie, tant en termes de ressources qu’en termes de capacité de régénération, la poursuite de cette croissance devient presque absurde. C’est le moment de mener une réflexion profonde  sur les répercussions écologiques et sociales de notre modèle économique: le bien-être collectif doit  être fondé sur la solidarité et un partage équitable des richesses créées. La maximisation du profit ne peut plus être la mesure de toutes choses.

Et si, pour éviter que la relance post-confinement n’accentue le dérèglement climatique et les injustices sociales, nous :

  • prenions des mesures qui profitent réellement aux plus vulnérables et non plus à une minorité privilégiée. Le soutien de l’Etat doit avoir pour objectifs le maintien de l’emploi et la transition écologique. Dans ce contexte, il est tout aussi important d’identifier les métiers menacés afin d’entamer des formations, des reconversions professionnelles ou encore orienter les compétences acquises vers d’autres secteurs, davantage soutenables. Toute montée de capital et tout crédit octroyée par l’Etat à une entreprise devrait être soumis à une obligation de réduction d’émissions de gaz à effet de serre alignée avec les objectifs de l’Accord de Paris. De plus, ne serait-il pas opportun de cesser également le versement de dividendes et d’introduire des limites plus strictes pour les salaires élevés?
  • assurions que chaque être humain puisse bénéficier d’un accès égal aux ressources mises à disposition par notre planète. Etant donné que le Luxembourg atteint son « overshoot day » au mois de février, il est d’une importance cruciale de passer d’une vision productiviste de l’activité industrielle à une conception visant une économie solidaire et sociale et de s’affranchir progressivement de la contrainte de la croissance.  Ceci, en explorant de nouvelles modèles économiques et sociales, tout comme par exemple en allongeant le cycle de vie des objets par, la réparation, le partage,…etc

Et si cette planification incluait une décroissance de l’utilisation des ressources naturelles ?

 

#EtSi le gouvernement réagissait de manière proactive et urgente face à la protection du climat

 

#EnTempsDeCorona, le gouvernement peut réagir de manière proactive et mettre en place des plans de sauvetage de plusieurs milliards

#EtSi il appliquait cette affirmation et cette urgence à la protection du climat

 

En temps de corona, l’ensemble des gouvernements a su prendre les mesures nécessaires pour imposer des périodes de confinement étendues, établir de nouveaux codes de conduite et suspendre certaines activités économiques dans le but de protéger leurs citoyen/nes. Les gouvernements, malgré ce qu’ils ont longtemps prétendu, ont pris en très peu de temps des mesures radicales et incroyablement coûteuses, pour faire face à un danger imminent. Ces mesures de santé publique, prises à des niveaux nationaux (on peut d’ailleurs regretter l’absence de coordination internationale) ont un effet bien plus significatif que les politiques environnementales des dernières années sur la baisse des émissions.

Les mesures urgentes dont nous avons besoin pour protéger le climat ne sont pas des mesures à court terme de lockdown de la société. Cela ne serait pas tenable et vraisemblablement contre-productif… Ce dont nous avons besoin, ce sont des mesures transnationales, solidaires et sur le long terme. La crise climatique représente une transformation irréversible, sans retour en arrière – les scientifiques parlent de “points de basculements” (tipping points) qui ont été atteints (p.ex. le réchauffement des océans). Elle a donc besoin de transformations structurelles, que les sociétés peuvent mettre en place et supporter dans la durée.

 

Et si nous considérions le danger du changement climatique et de la perte de biodiversité comme un danger imminent auquel il faut faire face avec autant de détermination?

Et si nous ne laissions pas la crise sanitaire devenir une bombe à retardement pour le climat? L’histoire nous a montré que les baisses d’émissions de gaz à effet de serre liées aux crises sont toujours suivies d’un rebond. La Chine, par exemple, 1er pays qui a mis son industrie en berne, a déjà rattrapé les émissions de l’année précédente.

Et si la Commission européenne se ressaisissait du Green Deal et parvenait à lui donner une nouvelle amplitude, avant qu’il ne soit mis en pièces au prétexte de relance économique? La Pologne et la République Tchèque ont déjà demandé à revoir à la baisse les objectifs alors même que pour Votum Klima, le Green Deal ne va pas assez loin en terme de changement de paradigme.

Et si malgré la crise financière en cours, nous refusions que gouvernements et entreprises utilisent ce prétexte pour demander (et obtenir) un renoncement aux politiques environnementales?

Et si nous mettions enfin en place les mesures promises lors de la COP21 et nous donnions (enfin) les moyens d’une politique environnementale forte?

#Et si … le gouvernement continuait à fonder ses mesures sur des faits et des chiffres scientifiques

#En temps de Corona, nous prenons au sérieux les recommandations des scientifiques

#Et si le gouvernement continuait à fonder ses mesures sur des faits et des chiffres scientifiques

En temps de corona, les scientifiques, plus précisément les virologues et les épidémiologistes, ont été immédiatement appelés à rendre la gestion de la crise du Covid-19 aussi efficace que possible, à contenir le virus le plus rapidement possible et à limiter ses effets. Depuis le tout début, la question de savoir si la science est le meilleur moyen de gérer la crise que nous traversons n’a jamais été posée. En temps de corona, quiconque ne se réfère pas à la science alors que les faits sont parfaitement clairs n’est pas pris au sérieux.

Il y a longtemps que les premiers scientifiques ont mis en garde l’humanité contre les dangers potentiels mais réels du changement climatique et de la perte de biodiversité. L’exactitude de ces déclarations est devenue de plus en plus évidente ces dernières années, et leur portée, à travers les rapports du GIEC et de l’IPBES, est devenue un fait indéniable : le changement climatique d’origine humaine et la grave perte de biodiversité sont une réalité, entraînent des risques considérables à long terme et constituent une menace réelle pour la sécurité et la santé publiques – tout comme l’actuelle crise sanitaire.

La science, la politique et la société, nous tous, savons depuis longtemps ce qui nous attend, mais peu de choses se sont produites en termes de prise en compte du degré d’urgence et de prévisibilité du danger vers lequel nous nous dirigeons.

Malheureusement, malgré les études et les résultats scientifiques, il semble qu’il existe encore des personnes qui banalisent le changement climatique. Comment est-il possible que la science soit écoutée pour gérer n’importe quelle autre crise, mais pas dans la crise du climat et de la biodiversité ?

Et si nous changions cela ? Et si nous écoutions enfin la science et apprenions à agir en conséquence ? Arrêtons la gestion pure (essentiellement populiste) des symptômes, qui n’est ni durable et économe en ressources ni financièrement efficace. Il est essentiel de s’attaquer à la racine du problème afin d’éviter que des événements similaires à ceux qui se produisent actuellement ne se reproduisent à l’avenir. La protection du climat, de l’environnement et de la nature n’est pas seulement une prévention nécessaire contre de nouvelles épidémies, mais signifie aussi protéger des personnes et la santé publique. !

Et si nous ne laissions plus d’autres événements extrêmes (feux de forêt, inondations, chaleur extrême, épidémies, etc.) arriver avant que nous comprenions la gravité de la situation et commencions à protéger le climat, l’environnement et la biodiversité ?

 


Post-Covid : un vrai renouveau s’impose d’urgence si nous voulons prévenir la crise climatique!

Le rythme que nous avons poursuivi dans le passé n’est définitivement plus une option! Pendant des années et des années, Votum Klima n’a cessé de mettre en garde les responsables politiques en charge des affaires environnementales contre les effets à long terme de la crise climatique. A l’heure actuelle, pourtant, répéter les enseignements de longue date de la science devrait être superflu. Et ce surtout par rapport aux quelques années qui nous restent pour changer de cap afin d’éviter toute augmentation ultérieure de température dont les conséquences seraient fatales.

Pendant ce temps, la crise suscitée par le coronavirus a temporairement paralysé nos sociétés et ébranlé notre système économique, et elle nous a montré à quel point notre mode de vie est fragile et certaines consommations inutiles. Des choses évidentes, sur lesquelles nos vies reposaient auparavant, sont remises en question. Surmonter cette crise le plus rapidement possible, tout en assurant la sécurité de tous en fournissant les ressources nécessaires – surtout pour les plus démunis parmi nous -, reste la priorité absolue.

Néanmoins: la crise du Covid-19 ne met pas un terme à la crise du climat! Les enregistrements de la Nasa démontrent clairement que le mois de mars 2020 fût le deuxième mois le plus chaud depuis le début des enregistrements réalisés par l’agence spatiale américaine! Dans le cas de la crise du Covid-19, nous ne pouvons pas encore retenir avec certitude si le virus continuera ou non à constituer une menace à l‘avenir – par contre, en ce qui concerne la crise climatique, il est indéniable qu’elle est et reste une certitude!

C’est pourquoi nous nous sommes félicités de l’annonce du « green deal » par l’Union européenne, même si nous l‘avons accueilli d’un œil critique. Accueil favorable d’un côté parce que ce pacte vert de l’UE émet des signaux politiques forts, qui s’imposaient d‘urgence; accueil critique de l’autre, parce qu’il s’appuie exclusivement sur des technologies « greentech » tout en perpétuant ainsi le dogme de la croissance – malheureusement, ce pacte vert ne prévoit aucune réorientation fondamentale. De renchérir : les centrales au charbon sont remplacées par des éoliennes, les véhicules diesel sont remplacés par des voitures électriques, et la digitalisation se poursuit. Et pourtant : le « green deal » ne DOIT PAS être remis en question par la crise sanitaire du coronavirus! D’un point de vue climatique, écologique et social, ce pacte vert est indispensable, même si sa forme actuelle est trop unilatérale, trop axée sur la consommation et l’efficacité, ne constituant ainsi aucunement le changement de paradigme dont nous avons réellement besoin. Nous appelons ici à nos politicien/nes européen/nes et nationaux à refuser de subir le chantage des associations industrielles et de leurs lobbies, car une politique économique (touchant ici surtout les domaines de l’énergie et de la fiscalité) tournée vers le passé, ne fait que compromettre la survie de chacun d’entre nous!  La crise sanitaire ne peut et ne doit en aucun cas servir de prétexte pour contrer les efforts politiques de transformation indispensable!

Alors quelle(s) leçon(s) tirer de la pandémie? Tout d’abord: sous la contrainte, nous déployons notre plein potentiel. Face à la menace posée par le virus Covid-19, des gouvernements ont su prendre les mesures nécessaires pour imposer des périodes de confinement étendues, établir de nouveaux codes de conduite et suspendre certaines activités économiques dans le but de protéger leurs citoyen/nes. D’un point de vue matériel, LA nécessité qui s’impose est de REDUIRE TRES FORTEMENT la consommation des ressources et des énergies dans les pays de l’hémisphère nord – donc aussi au Luxembourg – combinée à une transformation rapide dans le sens d’une économie circulaire renforcée. L’impératif social est de mettre fin aux inégalités qui aujourd’hui prennent des facettes inimaginables dans le monde entier, sinon il n’y aura jamais de transformation équitable. C’est l’unique façon qui nous permettra de rendre notre économie et notre société plus résilientes face aux chocs venant de l’extérieur!

Ensuite : tout cela requiert un « vrai renouveau », qui reposera forcément sur les axes d’un pacte vert socialement équitable et adéquat, et qui n’est plus euro-centrique. Un modèle de prospérité donc qui n’est plus basé sur des chaînes d’approvisionnement mondiales, qui concentrent la production dans les lieux où le respect des normes sociales et écologiques se fait à moindre coût. Le progrès humain est possible sans détruire, comme dans le passé, des habitats et la biodiversité, favorisant de surcroît les pandémies. Pour ce faire, divers instruments sont nécessaires, comme l’introduction de nouveaux signaux en termes de prix, afin de réduire considérablement la consommation absolue de ressources et d’énergies, combinés à un plan ambitieux de développement de l’efficacité énergétique, avec des investissements importants dans les énergies renouvelables et la capacité de stockage, tout comme l’introduction d’un principe strict de pollueur-payeur, et un renforcement parallèle de la participation démocratique dans l’État et dans l’économie.

En tant que Votum Klima, nous exigeons donc du gouvernement luxembourgeois non seulement qu’il poursuive à protéger le climat, mais également qu’il le renforce au-delà, avant tout dans sa composante d’équité et de sobriété. Le Luxembourg doit non seulement soutenir les efforts européens pour sauver le climat, mais également l’étayer au moyen d’exemples de bonnes pratiques et rendre attentif – de manière proactive – surtout au manque d’une composante d’équité et de sobriété. Le Luxembourg doit montrer à petite échelle, qu’il est possible de poursuivre la protection du climat sans imposer la rigueur sociale par des mesures d’austérité, et sans s’appuyer uniquement sur l’efficacité énergétique. L’objectif peut être atteint au moyen d’une gouvernance transparente, dans le cadre des processus et instances démocratiques, avec un contrôle climatique (Klimacheck) juridiquement contraignant des nouvelles lois, ainsi qu’avec des instruments claires de taxation des activités économiques non respectueuses du climat et de l’équité sociale, et avec le développement d’économies circulaires résilientes, locales, tournées résolument vers l’avenir – comme nous l’avons déjà revendiqué dans le cadre de la conception du plan national intégré en matière d‘énergie et de climat (PNEC).

Alors que de nombreux commentateurs et la majorité de la société civile appellent à la mondialisation modérée dans le respect de la justice climatique, et finalement à la transformation socio-écologique de notre économie et de notre société … la majorité gouvernementale luxembourgeoise vote en faveur de la ratification de nouveaux accords de libre-échange!  Tout en étant conscients du fait que le qualificatif de « libre » n’est que tromperie, puisque des entreprises et multinationales peuvent réaliser des profits sans qu’on leur impose des restrictions, cela aux frais de la société et des écosystèmes.

“System change, not climate change!” telle est la revendication non-équivoque de United for Climate Justice, une importante plateforme d’action issue de la société civile, qui réunit des mouvements de jeunesse, des syndicats, des associations environnementales et des organisations de défense des droits de l’homme, auxquels s’est également jointe la plateforme Votum Klima. Alors : cela ne signifie-t-il pas : renforcer les énergies renouvelables ? Sans tarder ? Une plus grande participation dans l’État et dans l’économie? Le renforcement des services publics dans l’intérêt général et à des fins de transparence accrue? En ce moment précis ? Des positions et des stratégies claires sont indispensables pour assurer notre avenir, d’où: SYSTEM CHANGE, NOT CLIMATE CHANGE!

 

Contact :

Alexander Feldmann a.feldmann@etika.lu

Christophe Murroccu christophe.murroccu@oeko.lu

Dietmar Mirkes dietmar@astm.lu

Norry Schneider norry@cell.lu

 

Votum Klima est une plateforme des organisations non gouvernementales luxembourgeoises suivantes : Aide à l‘Enfance de l‘Inde, Action Solidarité Tiers Monde (ASTM), ATTAC Luxembourg, Bio-Lëtzebuerg, Caritas Luxembourg, Centre for Ecological Learning Luxembourg (CELL), Cercle de Coopération, Conférence Génrale de la Jeunesse du Luxembourg (CGJL), Eglise Catholique à Luxembourg, etika, Eurosolar Lëtzebuerg, Fairtrade Lëtzebuerg, Frères des Hommes, Greenpeace Luxembourg, Kommission Justitia et Pax, Lëtzebuerger Velos-lnitiativ, Mouvement Ecologique, natur&ëmwelt, Orang Utan Help Lëtzebuerg, Partage.lu, SOS Faim Luxembourg, UNICEF, VegInfo Luxembourg.