Justice climatique

La politique de développement et la justice climatique vont de pair

Alors que les habitants des régions les plus pauvres du monde ont le moins contribué au changement climatique, ils sont déjà les principales victimes de notre gaspillage d’énergie et de combustibles fossiles. Ces personnes n’ont pas les moyens nécessaires pour s’adapter efficacement aux nouvelles conditions et pour aligner leurs activités économies avec un approvisionnement en énergie durable.

Tenant compte des dommages causés par leurs émissions élevées, outre les engagements de réduction, les pays industrialisés ont le devoir moral de soutenir les personnes touchées par le changement climatique dans les pays en développement et de réduire leur vulnérabilité par rapport aux conséquences du changement climatique.

Votum Klima demande que la situation créée par le changement climatique devienne un point central de la politique de coopération au développement et de la politique économique nationale et européenne.Au-delà de ses efforts de protection du climat au niveau national, le Luxembourg doit contribuer à fournir aux régions atteintes dans les pays cibles de la politique nationale de coopération au développement une aide financière substantielle le plus rapidement possible pour l’adaptation au changement climatique et les pertes et dommages qu’il entraine ; ainsi qu’un savoir-faire technique en matière d’un approvisionnement énergétique respectueux du climat.

Votum Klima se félicite que le Luxembourg accorde les mesures de réduction et d’adaptation en plus des engagements existants de l’Aide Publique au Développement (APD).

La protection contre les catastrophes et l’aide d’urgence sont des aspects importants de la coopération luxembourgeoise et européenne au développement. Le réchauffement de la planète entraîne une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes et donc inévitablement une augmentation des catastrophes environnementales et donc des pertes et des dommages, subis en particulier par les personnes dont les revenus dépendent directement de l’environnement, comme les pêcheurs, les nomades, les petits agriculteurs et les peuples autochtones en général. Des efforts accrus du gouvernement, impliquant les acteurs concernés (organisations non gouvernementales, instituts de recherche, etc.) sont donc nécessaires.

Les pays industrialisés, y compris le Luxembourg, doivent veiller à ce que leurs activités économiques (par exemple, les politiques commerciales, agricoles, de la pêche, environnementales ou d’immigration) n’aient pas d’impact négatif sur les pays en développement et ne soient pas contraires aux objectifs de l’Agenda 2030.

Dans le secteur de l’énergie, cela signifie, entre autres, la mise en œuvre cohérente de l’Accord de Paris sur le climat, y compris la suppression des subventions nuisibles au climat dans le secteur de l’énergie, la priorisation de l’efficacité énergétique et le recours aux sources d’énergie renouvelables dans les projets de la politique étrangère des pays industrialisés.

Des codes de conduite environnementaux et sociaux contraignants pour les entreprises transnationales et des règles de responsabilité pour les entreprises établies au Luxembourg doivent être élaborés et mis en forme juridique. Ceci afin de réduire voire éliminer les dommages environnementaux et violations des droits humains qu’elles causent le long de leur chaîne de valeur mondiale par l’utilisation des ressources naturelles.

Il est nécessaire de sauvegarder les droits d’accès (terres, eau et autres droits d’utilisation) et surtout d’améliorer la participation des communautés locales et autochtones à l’utilisation des ressources biologiques et des aires protégées et de renforcer leurs droits de disposition sur l’utilisation des habitats.Cela devrait également être particulièrement pris en compte dans les pays cibles de la coopération au développement luxembourgeoise.

Dans ce contexte, Votum Klima se félicite que le Luxembourg ait ratifié la Convention 169 de l’OIT relative aux peuples indigènes et tribaux.Notre pays doit œuvrer pour que la protection de l’environnement et du climat, la conservation des ressources et la réduction de la pauvreté aient la priorité sur les intérêts du libre-échange inconditionnel. Ces objectifs sont essentiels en matière de justice climatique.

Presse – Klimagerechtigkeit